Phytos dans l’air L’Anses épluche une étude de Générations futures
L’Anses estime que protocole de l’étude « Pesticides, c’est dans l’air ! » de Générations futures présente des limites. En estimant que ces dernières empêchent de tirer des « conclusions solides et chiffrées » sur l’effet de la distance, elle invalide les conclusions de l’ONG.
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L’Anses a été saisie par l’ONG Générations futures pour analyser son étude « Pesticides, c’est dans l’air ! » réalisée en 2021. Dans son expertise publiée le 12 avril 2022, l’Agence met en évidence certaines limites du protocole.
Dans son étude, l’ONG avait souhaité évaluer l’efficacité des zones de non-traitement (ZNT). Elle avait pour cela placé deux capteurs à proximité d’un champ de pommes de terre dans le Nord du 16 mai au 18 septembre 2021 : l’un en bordure, et l’autre à 33 mètres de distance. Générations futures avait conclu qu’« une distance de 33 mètres ne réduit même pas de moitié l’exposition aux pesticides constatée en limite de champ ». Elle s’appuyait notamment sur cette base pour remettre en cause l’efficacité des ZNT.
Limites du protocole
L’Anses confirme que « des différences significatives sont bien observées entre les deux capteurs pendant certaines périodes et pour certaines substances, pouvant se justifier par un effet distance. » Cependant, l’Anses souligne que « la différence observée pour d’autres substances pour lesquelles l’effet de la distance n’est pas le facteur explicatif […] montre certaines limites du protocole. » Par exemple, des taux différents de plusieurs substances actives ont été relevés, alors que ces dernières sont utilisées sur maïs, culture située à équidistance des deux capteurs.
L’Anses conclut que « certaines limites ne permettent pas de tirer des conclusions solides et chiffrées pour distinguer la contamination ambiante de l’effet de [la] distance » entre les capteurs et une parcelle traitée. Selon l’Agence, plusieurs points font défaut pour interpréter les résultats, notamment la connaissance exacte des substances actives appliquées sur les parcelles mitoyennes et le calendrier de traitement, ou encore les données relatives à la direction du vent.
Bruit de fond
Dans sa saisine, Générations futures a demandé à l’Anses de mettre si possible en perspective son étude avec celles d’autres campagnes de surveillance, comme la Campagne nationale exploratoire des pesticides dans l’air (CNEP) par exemple. Leur comparaison a fait apparaître une cohérence sur les substances mesurées, qui « conforte la qualité des données » de Générations futures, selon l’Anses. Toutefois, elle « implique une probable contribution du bruit de fond, qui n’étant pas caractérisée (quantifiée) localement, ne permet pas de conclure sur l’effet distance. »
L’Anses estime que les données du rapport « Pesticides, c’est dans l’air ! » de Générations futures « ne peuvent pas être utilisées dans le cadre des évaluations quantitatives des risques sanitaires. »
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